Découverte / Le message mensuel de Thierry Schneider / Mars 2019

Le jugement est une habitude extrêmement néfaste, qui dilapide largement temps et énergie, tout en nourrissant jour après jour rancœur et frustration. C’est une pratique qui, hélas, semble bien être devenue l’une des plus en vogue.

Mais le potentiel destructeur de cette obsession est plus grave encore… Qui ne s’est pas surpris à porter sur ses propres comportements un jugement désastreux, une véritable condamnation ? Cette attitude confinant à une pathologie dégénérative, revient à lire sa propre existence au travers du filtre destructeur du mental.

Voyez comment le décrivait fort à propos John Lennon : « Il existe deux forces motrices de base : la peur et l’amour. Quand on a peur, on se retire de la vie. Lorsque nous sommes amoureux, nous nous ouvrons à tout ce que la vie a à offrir, avec passion, enthousiasme et acceptation. »

Hélas, il semble devenu totalement incongru, dans notre monde soumis largement aux apparences, d’envisager les différents domaines de notre vie par la voie du cœur. Entendre cette voix est largement considéré comme une faiblesse, sinon une marque d’immaturité.

Saint-Exupéry caricaturait ce phénomène dans son allégorie du comptable sérieux qui passe son temps à réfléchir, donc à travailler. Voilà bien une étroitesse d’esprit de confondre répéter sans cesse la même réaction intellectuelle à différentes situations rencontrées et l’action de « réfléchir ». Un abîme sépare en effet les deux univers.

Un Sage l’exprimait de cette façon :
« Tu ne peux atteindre le sommet d’une échelle que si tu grimpes un seul barreau à la fois. S’il y a 200 barreaux et que tu n’en montes que 177, jamais tu ne sauras à quoi ressemble le sommet.
Mais en gravir 200 ne te garantit en aucun cas le succès! Tu peux atteindre le plus haut barreau pour simplement te rendre compte que tu avais appuyé ton échelle sur le mauvais édifice. Il te faudra alors accepter cette désillusion, aussi amère soit-elle, et avoir l’humilité de redescendre chacun des barreaux et revenir au sol. Ensuite, il s’agira de poser ton échelle sur un édifice qui correspond vraiment à qui tu es et non aux illusions que tu souhaites simuler, sans jamais y croire intérieurement… »

Combien de personnes appuient délibérément leur échelle sur les mauvaises façades, étant soumises aux mirages de ce que la Société définit comme la « réussite » ? La course effrénée est alors lancée, sans que l’on vérifie pour autant si ces destinations vendues à grands coups de marketing et de culpabilisation possèdent un véritable sens pour chaque individu.

Embarqué alors dans cette croisade, limite névrotique, chacun s’accroche de son mieux afin de survivre, car le système éducatif, reproduit en particulier dans le management, serine que les « forts » dévorent les « faibles ». Ainsi, l’entreprise, masquée derrière un prétendu intérêt à l’humain et aux personnes qui s’activent, presse bien souvent ses collaborateurs sous le poids d’activités multiples, parfois dépourvues de sens, pour ensuite les évaluer comme « manquant d’implication »…

La danse macabre du jugement est lancée, qui va engendrer des impacts dévastateurs sur des millions de personnes engagées dans ce cortège de carnaval. Dramatiquement, pour conserver la tête hors de l’eau, on risque bien de trouver quelqu’un, jugé comme « moins bien que soi » et de le rabaisser pour conserver l’illusion d’être supérieur…

Par exemple, le nombre de séances de travail explose, alors qu’elles sont très souvent une lutte pour imposer sa vision personnelle et juger les propositions des autres comme étant inadaptées.
Je vous encourage donc à quitter définitivement ces terres scabreuses pour apprendre à aborder votre quotidien avec les yeux du cœur, qui fécondent des possibles, et plus avec ceux de la tête, qui érigent des combats. Inspirez-vous de cet élan offert par Germain Mputu : « L’acceptation de soi est le remède au changement. »

Soyez un vif artisan de la coopération, et renoncez définitivement au processus agressif visant à rabaisser les autres. D’autant plus que la personne qui a fait profession de juger les autres et leurs capacités, lorsqu’elle se retrouve seule, devient alors vis-à-vis d’elle-même extrêmement agressive, s’auto-flagellant par rapport à tous ses manques…

Au sein de l’ascension quotidienne de l’escalier de vos activités, le préalable absolu est le pardon, à l’égard de tout jugement envers vous-même. Soyez attentifs de gravir chaque marche en étant avant tout bienveillant envers vous-même, ainsi le deviendrez-vous de façon naturelle envers les autres.
Ayez l’audace d’emprunter cet autre chemin et renaître à votre « Coeur Liberté » !

« A chacun de choisir… »

Entraînement proposé :

Je vous propose de vous entraîner de façon déterminée à renoncer à cette pratique terriblement nocive du jugement. Commencez par être extrêmement clément et reconnaissant avec vous-même. Le reste suivra tout naturellement…

Vous rayonnerez ainsi d’un charisme qui rassure et révèle la puissance de chacun.

Testez, vous ne pouvez que réussir, bien davantage que dans la joute du jugement et du combat. Et peut-être que les yeux de votre cœur vous ouvriront les portes d’une autre réalité. Vous déciderez alors de vous éloigner définitivement de certaines personnes et de certains lieux…

« L’acceptation n’apprécie pas une note, elle embrasse la partition intégrale de l’être ! » Kâli Ferry

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